Frédéric Jousset/ Webhelp |
Frédéric Jousset, « environ 10000 emplois sont menacés »
C’est l’autre dossier noir du gouvernement en termes d’emploi. Alors qu’un plan de soutien à la filière automobile doit être présenté mercredi afin d’éviter une hémorragie dans ce secteur, les entreprises de la téléphonie mobile, elles aussi, s’apprêtent à tailler dans leurs effectifs.
Le 3 juillet, Bouygues Télécom a annoncé la couleur en dévoilant un plan de départs volontaires de 556 salariés d’ici à la fin de l’année.
Début juillet également, du côté de SFR, un projet de réorganisation a été officialisé et comprend lui aussi des départs volontaires à compter de novembre. Si la direction n’a pas livré de chiffres, les syndicats redoutent qu’un millier d’emplois — soit 10% des effectifs du groupe — ne soient dans le collimateur. Le nouveau PDG, Michel Combes, qui entrera en fonction en août, devra gérer ce dossier délicat.
Les prestataires extérieurs sont en première ligne
Pour l’heure, chez SFR ou chez Bouygues, les centres d’appels internes ne sont pas concernés. Leurs prestataires extérieurs, en revanche, semblent en première ligne. Pour préserver leurs marges, malmenées par Free, les opérateurs ont en effet demandé à leurs sous-traitants de raboter leurs coûts, parfois de 25%. Pour pouvoir répondre à cette demande, une partie de ces call centers, aujourd’hui basés en France, ne vont-ils pas se délocaliser? Selon le cofondateur de Webhelp (3000 salariés en France), Frédéric Jousset, « environ 10000 emplois sont menacés » (lire nos éditions du 16 juin). La faute, selon lui, au coût du travail trop élevé en France. « Au Maroc, le smic (NDLR : mensuel) est à 210 € pour 44 heures de travail hebdomadaire, contre 1350 € pour 35 heures. » Le ratio est de 1 à 8.
Si toutes les difficultés du secteur ne peuvent évidemment être imputées au seul coût du travail, les opérateurs comptent en tout cas clairement sur le gouvernement pour desserrer l’étau qui se resserre sur eux. Dans cette ambiance plombée, l’Autorité de régulation du secteur (Arcep) a récemment apporté une — légère — touche d’optimisme : certaines suppressions de postes à venir pourraient s’effectuer, non pas en licenciant des salariés, mais en ne remplaçant pas certains départs à la retraite, a-t-elle fait valoir.
Le Parisien
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