Mobile : les opérateurs engagent des suppressions de postes
Bouygues Telecom va réduire ses effectifs de 600 salariés tandis que SFR devrait supprimer environ 1.000 postes en novembre. Les dirigeants accusent Free Mobile.
Il aura fallu à peine six mois pour que Free Mobile et ses offres à prix cassés redessinent le paysage des télécommunications en France. Les opérateurs mobiles sont désormais engagés dans des plans d'économies drastiques. Hier, lors d'un comité central d'entreprise, les dirigeants de Bouygues Telecom ont annoncé l'ouverture d'un plan de départs volontaires concernant 556 salariés, dans une entreprise qui en emploie près de 10.000. Les centres de relations clients, tous localisés en France, et les boutiques ne seront pas concernés par ces mesures, « afin de maintenir le niveau de service à l'ensemble des clients particuliers et entreprises », a indiqué le groupe dans un communiqué. Bouygues Telecom avait lancé un plan d'économies de 300 millions d'euros en février mais, depuis, « la situation s'est aggravée », explique une source chez l'opérateur.
Chez SFR, Stéphane Roussel, le nouveau patron de l'opérateur, a, lui, présenté aux organisations syndicales un « plan de transformation visant à restaurer la compétitivité ». Ce plan comprend un projet de réorganisation et un plan de départs volontaires, dont le principe est arrêté mais dont les détails n'ont pas été officialisés. Ils le seront en novembre prochain, après les élections professionnelles. Il devrait néanmoins concerner quelque 1.000 salariés de la filiale de Vivendi. Stéphane Roussel a présenté le plan de départs comme étant « inéluctable ». En revanche, les dirigeants de SFR ont fait part aux syndicats de leur intention de réduire les coûts chez l'opérateur, de près de 1 milliard d'euros sur les deux prochaines années. Ils visent 500 millions d'euros d'économies en 2013 en plus des 450 millions déjà prévus pour cette année, selon les syndicats. Une partie de cette baisse des coûts est mécanique : le départ de clients fait baisser le nombre d'appels aux centres de relations clients, par exemple. A la rentrée, le nombre de forfaits commercialisés par SFR sera réduit afin de rendre la gamme moins complexe. Quant aux investissements, ils seraient aussi réduits de 150 à 200 millions d'euros par an. Seul Orange, qui bénéficie des revenus liés à la location de son réseau à Free, n'a pas lancé de plan de suppression d'emplois. Il faut dire que les deux tiers de ses salariés sont fonctionnaires.
Les opérateurs sous pression
Depuis le 10 janvier, date du lancement par Free de ses forfaits mobiles low cost, les trois opérateurs mobiles concurrents sont sous pression. Ils ont perdu des clients et ont dû revoir leurs tarifs à la baisse pour limiter les fuites d'abonnés chez Free Mobile. En conséquence, le chiffre d'affaires des opérateurs est à la baisse. La chute pourrait atteindre 20 % entre 2011 et 2013, pour chacun des trois opérateurs, selon les estimations du courtier Exane BNP Paribas.
Chez les salariés, l'inquiétude est grande. La CFE-CGC de SFR « a réfuté cette nécessité de procéder à un plan social » et reste « dubitative » sur la stratégie de l'entreprise. Au sein de SFR, certains doutent que le plan présenté hier permette de relancer l'activité.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire