Le ministre du Travail a estimé lundi, au sujet de l'attribution par la région Ile-de-France d'un marché public à un prestataire installé au Maroc, que "sans rentrer dans une sorte de protectionnisme imbécile", l'argent public devait permettre "d'avantager l'emploi en France".
La décision du Stif continue de faire des vagues au niveau national. Depuis que l'autorité organisatrice des transports en Ile-de-France, présidée par le socialiste Jean-Paul Huchon, également président de la région Ile-de-France, a choisi, sur appel d'offres, un prestataire disposant d'une plate-forme téléphonique au Maroc pour ses relations clients, les appels du pied du gouvernement se succèdent. Dernier en date : Michel Sapin. Le ministre du Travail a estimé lundi que "sans rentrer dans une sorte de protectionnisme imbécile", l'argent public devait permettre "d'avantager l'emploi en France". Interrogé sur BFM-TV et RMC pour savoir s'il fallait réécrire le code des marchés publics, il a répondu: "Pas seulement". "Il existe des possibilités dans un appel d'offres d'écrire des clauses sociales ou environnementales, on peut très bien enrichir un appel d'offres d'un certain nombre de clauses", a-t-il poursuivi. Et d'insister : "De l'argent public doit permettre d'avantager l'emploi en france".
Il faut dire que la décision du Stif menace 80 emplois en France. Ce qui a déjà fait vivement réagir Arnaud Montebourg. Le ministre du Redressement productif avait sdouhaité, à la fin de la semaine dernière, que "dans les services publics, dans la commande publique, nous ne soyons pas prisonniers de règles qui contribuent à délocaliser les emplois". Et de souligner que le gouvernement se bat "pour les relocaliser ce n'est pas pour accepter qu'on les délocalise". François Hollande lui aussi avait déjà exhorté vendredi les responsables publics à faire prévaloir l'emploi en France.
Selon Philippe Jousset, co-président de Webhelp, la société qui détient ce marché jusqu'au 1er février 2014, le conseil d'administratif du Stif a "suivi l'avis d'une commission technique de donner le marché à un confrère plus avantageux sur le prix". Cette entreprise a positionné un centre d'appel au Maroc où les coûts sont deux fois moins élevés qu'en France, toujours selon lui. De son côté, un élu administrateur du Stif, Philippe Sainsard (PS), a estimé qu'"aucun élément ne permet de revenir sur cette décision". Et d'ajouter : "Nous avons alerté les services de l'Etat sur cette situation".
lci.tf1.fr
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire