Arnaud Montebourg a rencontré Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free pour étudier comment relocaliser une partie de leurs centres d'appels.
Arnaud Montebourg en compagnie des patrons de la téléphonie mardi à Bercy. © Éric Piermont / AFP |
Une première réunion de travail s'est tenue mardi entre les opérateurs télécoms et les ministres Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin, au cours de laquelle "tous les sujets sociaux et économiques" ont été "mis à plat", y compris les relocalisations et les suppressions de postes.
Durant deux heures, les dirigeants des quatre opérateurs - Orange,SFR, Bouygues Telecom et Free - ont été reçus à Bercy par le ministre du Redressement productif et la ministre déléguée à l'Économie numérique.
Le point de départ de cette réunion était l'annonce début juillet par SFR et Bouygues Télécom de plans de départs volontaires destinés à "sauvegarder leur compétitivité" face à l'arrivée sur le marché de la téléphonie mobile de Free et de ses tarifs très compétitifs.
Le consommateur "beaucoup favorisé"
D'autres rendez-vous bilatéraux sont prévus dans les semaines qui viennent, et une nouvelle réunion réunissant tous les opérateurs pourrait avoir lieu à Bercy dans le courant de l'été. "Cela a été une réunion tout à fait constructive, nous avons fait le point sur le secteur", a déclaré à sa sortie Stéphane Richard, patron d'Orange. "La réunion a été très fructueuse, utile, sérieuse et ouverte, nous ne sommes pas dans une situation bloquée. Le gouvernement nous a écoutés et nous avons mis à plat les enjeux économiques et sociaux", a résumé Stéphane Roussel, à la tête de SFR depuis quelques semaines.
"Nous sommes prêts à faire des efforts des deux côtés, si on nous donne les moyens économiques. Nous avons étudié la possibilité de trouver des solutions industrielles à moyen terme. Tous les sujets sont liés entre eux, le sujet de l'emploi est lié aux sujets économiques. Et la question des relocalisations est un sujet qui n'a pas de sens tout seul", selon M. Roussel.
Temps d'attente payant ?
Arnaud Montebourg avait, dès juin, demandé aux opérateurs dans quelle mesure ils pouvaient rapatrier en France leurs centres d'appels (hotlines), délocalisés pour bon nombre au Maghreb pour des raisons de coûts, et qui emploient des milliers de personnes localement.
Il a de nouveau demandé mardi aux dirigeants présents d'étudier cette possibilité de rapatrier certains emplois sur le territoire français.
Le gouvernement a également estimé que "beaucoup de choses avaient été faites pour le consommateur" dans le secteur des télécoms, a indiqué Stéphane Roussel. "Il faut qu'il y ait un rééquilibrage, le consommateur a été beaucoup favorisé et il faudrait revenir à un état des lieux plus normal, au fait que les télécoms ne soient plus une exception de ce point de vue", a renchéri un responsable sous le couvert de l'anonymat.
Les opérateurs demandent ainsi la révision de certains points de la loi Chatel, qui, depuis 2008, prévoit la gratuité du temps d'attente avant la mise en relation téléphonique avec les services d'assistance technique des opérateurs ou la possibilité pour un abonné engagé pour 24 mois de se désengager au bout d'un an, et de partir en ne payant que 25 % du montant encore dû. Cette clause de libération des contrats pourrait ainsi être revue en faveur des opérateurs - qui estiment qu'elle n'est plus d'actualité, notamment en raison de l'arrivée de Free Mobile et de ses forfaits sans engagement sur la durée. Autre piste avancée par les opérateurs, la possibilité de mettre en place des "hotlines premium", soit un service supplémentaire payant pour avoir accès plus rapidement à une assistance technique.
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